Climate Observers Partnership condamne le gouvernement d'Azerbaïdjan pour violation des droits humains et irrespect des droits des femmes

Le 18 novembre, marque la Gender Justice Day de la COP29, un moment destiné à mettre en lumière le soutien aux droits et à la dignité des femmes dans le monde entier. C’est également un moment solennel pour nous rappeler l’oppression persistante et systématique subie par les femmes en Azerbaïdjan. L’année 2024 marque le 17ᵉ anniversaire de la mort tragique de Mme Faina Kungurova, première prisonnière politique femme en Azerbaïdjan et ancienne membre du Parti démocratique d'opposition de l'Azerbaïdjan.

Mme Kungurova a été injustement arrêtée le 5 octobre 2007 lors d’une manifestation pacifique sur des accusations fabriquées de possession de drogue. Elle a été condamnée à trois mois d'emprisonnement, durant lesquels elle a courageusement entamé une grève de la faim qui a tragiquement conduit à sa mort en prison. En ce jour, rappelons-nous de sa quête incessante pour la justice et la démocratie.

Dix-sept ans plus tard, le gouvernement azerbaïdjanais continue de faire preuve du même mépris flagrant pour les droits des femmes et la dignité humaine. Aujourd’hui, nous élevons nos voix pour condamner le traitement brutal infligé à trois courageuses journalistes — Sevinj Vagifqizi, Elnara Gasimova et Nargiz Absalamova — qui ont subi des violences et des conditions dégradantes dans un centre de détention. Des rapports en provenance des prisons de Bakou décrivent des tactiques inhumaines rappelant des pratiques sombres de l’histoire. Les autorités pénitentiaires auraient scellé les fenêtres dans de petites cellules, privant les détenues d’air respirable. Lorsque ces femmes ont demandé un soulagement élémentaire et ont exigé la fin de ce supplice, elles ont subi d'autres abus de la part des responsables pénitentiaires.

Ces cas ne sont pas isolés. Les femmes en Azerbaïdjan sont particulièrement vulnérables sous un régime autoritaire qui cible systématiquement les voix féminines dissidentes. Elles incarnent une menace pour un régime qui redoute leur courage et leur engagement envers la justice. La violence et la répression basées sur le genre sont couramment utilisées pour intimider et réduire au silence celles qui osent s’exprimer, les rendant vulnérables à des formes graves d'abus et de négligence en détention. Ces femmes risquent non seulement leur liberté, mais aussi leur bien-être physique et psychologique.

Cependant, dans de telles conditions hostiles, une intervention immédiate est cruciale pour prévenir d’autres souffrances et garantir leur sécurité.

Ces injustices se déroulent actuellement et contrastent vivement avec les remarques d’ouverture du président Aliyev à la COP29, où il a attaqué la société civile pour avoir dénoncé les violations flagrantes des droits humains en Azerbaïdjan. Malgré sa rhétorique, les actions du gouvernement montrent clairement leur intention de démontrer leur supériorité et leur impunité à travers une oppression incessante. Si nous ne mettons pas fin à cette impunité gouvernementale maintenant, nous risquons de subir d’autres pertes irremplaçables parmi les plus courageux et les plus francs défenseurs de la vérité et de la justice – parmi eux, des femmes ! La vie de ces femmes courageuses et de nombreux autres activistes est en jeu, et les conséquences de l’inaction seraient dévastatrices.

Les membres des familles et les représentants légaux des journalistes détenues ont exprimé de vives inquiétudes quant au fait que ces femmes envisagent une grève de la faim pour protester contre les enquêtes infondées et les violences continues qu'elles subissent. Nous sommes profondément alarmés par ces développements.

Nous appelons les autorités azerbaïdjanaises à :

• mettre fin à ces traitements horribles, libérer les journalistes détenues injustement, et cesser le harcèlement de la société civile.

Nous appelons également les organismes internationaux de défense des droits humains, les gouvernements et les organisations à :

• intervenir rapidement, fournir une protection urgente, et se tenir en solidarité avec ces femmes courageuses.

Ensemble, nous devons agir de manière décisive pour garantir que les voix de ces femmes – et de toutes celles qui luttent pour la liberté et l’égalité en Azerbaïdjan – ne soient pas réduites au silence. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre encore plus des plus courageux parmi nous !

 Nous exhortons les dirigeants mondiaux et les défenseurs à signer la pétition en soutien à la société civile azerbaïdjanaise et à amplifier leurs revendications pour la justice.

Pétition: https://www.cop29.host/petition 

Crédits photos : @UlviyyaAli sur X